Existe-t-il une posture idéale pour dormir ? Ce n’est pas si simple…

En moyenne, un être humain dort environ un tiers de sa vie. Ainsi, si on considère une espérance de vie d’environ 80 ans, cela représente environ 26 à 27 ans de sommeil !
Cela équivaut à environ 9 500 jours, ou 230 000 heures passées à dormir. 

Le sommeil n’est pas simplement une pause : il joue un rôle crucial pour la santé :

  • - Récupération physique : les muscles se réparent, le système immunitaire se régénère.
  • - Santé mentale : le cerveau traite les émotions, consolide la mémoire, et élimine les déchets neuronaux.
  • - Régulation hormonale : certaines hormones clés (comme la mélatonine, la leptine ou l’hormone de croissance) sont sécrétées pendant le sommeil.

Malgré ces effets bénéfiques sur notre santé, nombreux sont ceux qui se réveillent avec des douleurs au dos, à la nuque ou encore aux épaules.

Face aux nombreux conseils (parfois contradictoires) sur la meilleure façon de dormir, une question revient souvent : existe-t-il une posture idéale pour bien dormir ? La réponse, comme souvent en santé, n’est pas universelle… mais individuelle.

Les principales positions de sommeil

On distingue généralement trois grandes postures de sommeil : sur le dos, sur le côté et sur le ventre. Chacune présente des avantages et des inconvénients, en fonction des besoins individuels ou de certaines pathologies.

  • Dormir sur le dos
    Cette position est souvent recommandée pour maintenir un alignement de la colonne vertébrale et prévenir de douleurs rachidiennes Toutefois, elle est déconseillée aux personnes souffrant d’apnée du sommeil, car elle peut aggraver les symptômes [1].
  • Dormir sur le côté
    C’est la position la plus fréquente : plus de 60 % des adultes l’adoptent. Dormir sur le côté gauche, en particulier, est conseillé aux personnes sujettes au reflux gastro-œsophagien [2], ainsi qu’aux femmes enceintes, car cela favorise la circulation sanguine et réduit la pression exercée sur le foie et le bas du dos.
    Cependant, cette posture peut devenir inconfortable en cas de douleurs à l’épaule ou dans la région lombaire.
  • Dormir sur le ventre
    Cette position impose davantage de contraintes au niveau du cou et de la colonne lombaire. Cependant, les études scientifiques sur le lien entre posture de sommeil et douleurs rachidiennes restent limitées et reposent souvent sur des ressentis subjectifs.

En résumé, aucune position n’est universellement meilleure. La posture idéale dépend de la morphologie de chacun, de ses habitudes de sommeil et de ses éventuels antécédents médicaux.

Le corps en mouvement même la nuit

Dormir n’est pas un état figé. Des recherches montrent que nous changeons de position entre 12 et 36 fois par nuit. [3] Ces mouvements sont essentiels : ils préviennent les points de compression, varient les contraintes sur les articulations et aident à réguler la température corporelle.

Au contraire, rester immobile trop longtemps dans une posture inconfortable peut favoriser les douleurs, notamment au niveau du cou ou du dos. Les personnes qui bougent davantage durant la nuit déclarent généralement moins de douleurs au réveil. [3]

Miser sur le confort et l’adaptation personnelle

Sauf dans le cas de certaines de pathologies (apnée du sommeil, reflux, arthrose de hanche…), la meilleure posture de sommeil est celle dans laquelle on se sent bien.

Ainsi, plutôt que de chercher à adopter une posture "idéale", mieux vaut adapter son environnement de sommeil à sa position naturelle. Un matelas qui épouse la morphologie, un oreiller bien choisi, voire des accessoires de soutien (coussin entre les genoux, sous les genoux ou derrière le dos) peuvent faire toute la différence.

En résumé

  • - Il n’existe pas une seule posture idéale, mais la posture qui vous convient le mieux.

  • - Votre corps change de position plusieurs fois naturellement durant la nuit pour assurer confort et protection.

  • - Un environnement adapté (matelas, oreiller, température…) et une posture confortable sont les véritables clés d’un sommeil réparateur.

 

Sources :

[1] Menon A, Kumar M. Influence of body position on severity of obstructive sleep apnea: a systematic review. ISRN Otolaryngol. 2013 Oct 8;2013:670381. doi: 10.1155/2013/670381. PMID: 24223313; PMCID: PMC3817704.

[2] Simadibrata, D. M., Lesmana, E., Amangku, B. R., Wardoyo, M. P., & Simadibrata, M. (2023). Left lateral decubitus sleeping position is associated with improved gastroesophageal reflux disease symptoms: A systematic review and meta-analysis. World journal of clinical cases, 11(30), 7329–7336.

[3] Cary D, Jacques A, Briffa K. Examining relationships between sleep posture, waking spinal symptoms and quality of sleep: A cross sectional study. PLoS One. 2021 Nov 30;16(11):e0260582. doi: 10.1371/journal.pone.0260582. Erratum in: PLoS One. 2024 Jul 2;19(7):e0306662.